Les 30 et 31 mai et le 1er juin dernier, s’est tenue la MaXi-Race (L’Adidas Terrex MaXi-Race) organisée autour du Lac d’Annecy et passant à Doussard.
Cette course, comme d’autres grands événements sportifs (entre 7000 et 10000 inscrits), mobilise beaucoup d’énergies de tous ordres, de temps de bénévolat, et d’euros privés et publics.
Le samedi 31 mai dernier, après avoir été pris dans un bouchon sur la route départementale 1508 le matin entre le Bout du Lac et le Rond-Point de Doussard, après avoir constaté le nombre impressionnant de voitures garées le long de la route, j’ai voulu me rendre au Village Arrivée de la course situé près de la Salle Polyvalente, route du Pont Monnet.
En début d’après-midi, j’ai rejoint à vélo, sans peine, le Bois de la Petite Marie. Des groupes de personnes étaient tranquillement installées sur la pelouse du Bois, pique-niquant paisiblement : des candidats arrivés peu de temps avant, rejoints par leurs familles, leurs amis et profitant de cet espace ombragé. Un point noir : les déchets (emballages, restes alimentaires, bouteilles plastiques, bouteilles en verre) débordent des poubelles fixes de cet espace de loisirs (voir photo).
Pas de bacs supplémentaires mis à disposition, ni de fléchage indiquant la proximité des containers des points d’apports volontaires situés de l’autre côté de la route à l’entrée du parking de la Salle Polyvalente. Alors, je me suis rendu auprès des bénévoles servants les casse-croutes aux concurrents, je leur ai demandé des sacs poubelles et j’ai ramassé, avec l’aide d’un habitant, les déchets débordants pour les évacuer de l’aire de pique-nique.
J’ai aussi eu le temps de dialoguer avec quelques concurrents attendant la navette prévue pour les amener à Menthon Saint-Bernard où les bus de la SIBRA pourraient les reconduire à Annecy. À les entendre, les navettes étaient peu nombreuses, et leur fréquence de rotation plutôt faible. Mais ils étaient heureux d’avoir pu profiter de leur course dans cet environnement naturel merveilleux.
Si ce genre d’événements sportifs peut être regardé à travers les valeurs sportives qu’il véhicule, pour l’accès à des espaces naturels qu’il permet, pour l’implication de bénévoles, il peut aussi être interrogé sur plusieurs dimensions :
- Un événement porté par des entreprises et marques privées bénéficiant de moyens et d’argent public ;
- Une absence de transparence sur les montants totaux des dépenses engagées et des recettes ;
- Quelle réflexion sur la réduction des nuisances (déplacements, déchets, consommations d’eau) ?
- Quel niveau d’information et d’implication des riverains avant la course et lors du bilan réalisés par les organisateurs et leurs partenaires ?
Ainsi, cet événement, comme d’autres organisés par des entreprises privées, parfois par des associations, avec le soutien des collectivités locales (financiers ou en nature), illustre combien les habitants et contribuables sont peu associés et informés par les organisateurs et leurs partenaires publics.
Pourtant, en laissant ainsi des habitants subir des nuisances sans jamais les associer, les informer, leur demander leur avis, c’est bien de l’incompréhension, de la colère voire de la violence que les organisateurs de ces événements peuvent générer.
Alors, à quand de l’information, des rencontres pour expliquer, dialoguer, préparer ensemble et débattre lors de bilans transparents après les évènements ?
Tout cela permettrait de remettre dans le jeu un grand nombre d’habitants désireux de s’intéresser à la vie de leur village et d’être respectés en tant que résidents permanents dans ce bel environnement des Sources du Lac, un environnement vivant que nous voulons préserver et protéger.