Nous sommes au cœur d’une crise épouvantable qui frappe les éleveurs de notre région ; ces derniers jours ce sont des élevages de Giez, Faverges-Seythenex et Saint-Ferréol qui ont été concernés.
Plusieurs cas suspects ont également été signalés dans les vallées de la Tarentaise et de la Maurienne, un total de 33 foyers de la maladie ayant été identifiés (au moment de la rédaction de cet article, ndlr), alors que les entreprises de moyenne montagne échappent, au moins pour l’instant, à la maladie.
La dermatose nodulaire, maladie hautement contagieuse, est apparue fin juin dans un élevage sur la commune d’Entrelacs en Savoie. Endémique en Afrique, elle serait venue en Savoie par l’Italie. Bien connue – une crise sanitaire a priori de moindre ampleur a affecté la Grèce et la Roumanie il y a quelques années – elle provoque de fortes fièvres, des nodules douloureux, une grande souffrance chez les bovins, avec une mortalité élevée.
La maladie n’est pas contagieuse pour l’homme et les autres animaux (chiens, chats, chevaux, …). Dans nos régions tempérées, elle ne concerne donc que les bovins. Les conditions très chaudes sur la période fin juin – début juillet ont-elles favorisées le développement de cette maladie ?
Depuis deux semaines, c’est chaque jour un nouveau drame pour des éleveurs des pays de Savoie dont les troupeaux sont euthanasiés. En effet, du fait de la très grande contagiosité de la maladie, les autorités sanitaires ont décidé d’une politique d’euthanasie et de désinfection des fermes où des animaux malades ont été identifiés.
Toute la profession vit dans la crainte de voir ses bêtes infectées par les taons et autres insectes hématophages vecteurs de la transmission, et c’est une situation humainement très difficile pour les éleveurs, mais aussi pour tous les personnels concernés.
C’est une opération de dépeuplement du cheptel qui est donc en cours, en attendant que les vaccins rapatriés d’Afrique et une campagne soutenue de vaccination nous fassent espérer une régression de la maladie. Malheureusement leur efficacité n’est effective que 21 jours après la vaccination ; les prochaines semaines vont donc être cruciales.
Outre les drames humains, il pourrait y avoir également de lourdes conséquences économiques pour les éleveurs savoyards ; des productions laitières fromagères sont déjà bloquées.
La ministre de l’Agriculture, Annie Gevenard, était en déplacement en Savoie jeudi dernier, alors que l’épizootie de dermatose nodulaire contagieuse continuait de se propager. On espère des décisions pour humaniser cette situation, soutenir nos fermiers afin qu’ils aient les moyens de renouveler leur cheptel, faire en sorte que les bovins ne soient pas qu’un simple stock, et aider les filières.
À noter que la CCSLA a prévu un Conseil Communautaire le 1er août, avec pour unique sujet à l’ordre du jour : « la mise en place d’une aide financière afin de soutenir les exploitations agricoles du territoire touchées par la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) ». À notre niveau, nous pouvons également les aider en contribuant aux cagnottes qui ont été lancées.